samedi 27 octobre 2012

Saison 2, épisode 1

    Après un passage éclair à Paris et un re-passage supraluminique à Lyon, me voilà reparti pour la Pologne. Destination, Varsovie, trajet : 26 h de car, avec 60 kg de bagages dont deux violoncelles.
    À peine arrivé et mes bagages déposés dans mon nouvel appartement (on y reviendra plus longuement... plus tard), je reprends le train pour une petite semaine de vraies vacances (i.e. sans soutenances ou autres) rien qu'à deux dans le chalet de famille dans les Carpates. Une météo assez dégueulasse, du coup pas de longues balades ou de cueillettes dans les bois, par contre les salamandres étaient de sortie.
    Quelques beaux jours quand même, et notamment des couchers de soleil valant le coup d'œil, ainsi qu'un lever à 4h30 du matin pour voir le survol de la station spatiale internationale. C'est rigolo de voir ce point lumineux traverser le ciel et de ce dire qu'il y a des bonshommes là-haut ! Mais il n'y a pas à dire, ça ne vaut pas le ciel austral. Le centre galactique me manque un peu.

Interlude

En très très bref :

Une fois rentré à Lyon, un rapport à terminer, une soutenance à préparer...
Si si, je travaille...
Retrouver les joies de la cuisine et de la mode françaises...
Pisco et empanadas made in France

Retrouver les joies de la famille...

    Et surtout, retrouver l'ENS, soutenir sa soutenance et ainsi valider sa validation, lire des BD, boire des bières, lister le matos du Club Concert, squatter le COF, se taper sur le ventre en regardant les pauvres malheureux de physique théorique aller en cours...
    Tout ça pour repartir aussitôt à l'autre bout de l'Europe ! 
    (Ça implique : suivez la saison 2 !)

Résumé des épisodes précédents

...the ones who travel homewards from afar...

    Après deux mois de silence radio, me revoilà !

    Pour commencer, un bref résumé du retour du Chili :
    Dernière nuit à Paranal, dernière occasion de faire des photos depuis la plateforme, au coucher et au lever du Soleil. Descente à pied avec vent fort, caillante assurée, même en polaire et bonnet de laine de lama.
Dernier coucher de soleil à Paranal
L'observatoire sur fond de lever de Soleil
La même, pourrie par les phares de Jean-Philippe
    Départ de l'observatoire, je quitte Jean-Philippe après sa dernière série de correction sur mon rapport. Retour d'Antofagasta à Santiago en avion. 24h à Santiago pour faire les bagages et régler les dernières formalités à l'ESO.
Good bye Chile !

    Après 13h de vol, peu confortable (les fauteuils ne s'inclinent pas au dernier rang de l'avion) et sans sommeil, j'atterris à Madrid, où m'attendent 11h de correspondance. L'occasion donc de laisser mes affaires à la consigne et de visiter un peu la ville.
    Première étape : les arènes. On est en Espagne, autant marquer le coup. Malheureusement, les Espagnols ne sont pas des lève-tôt, surtout en été, et le monument n'est donc pas encore ouvert à la visite. Je me contente donc d'admirer l'édifice de l'extérieur.
    Étape suivante, indispensable : trouver une bouteille d'eau. Madrid à 40°C à l'ombre quand on arrive en jeans et manches longues de l'hiver austral, c'est difficilement supportable. Ensuite, en route pour le parc d'El Retiro. L'occasion de trouver un peu d'ombre et de fraîcheur...
Chill out, cool down

    Après cet épisode de verdure, direction le centre historique et notamment la Plaza Mayor. Ce bon vieux Charles Quint vous passe le bonjour. Les vendeurs ambulants aussi.

Ensuite, un arrêt dans un magasin pour touristes avec plein de bidules en "acier de Tolède" et autres orfèvreries, mais également un étage dédié à l'escrime ancienne ! Au final, il ne me restait plus assez de temps pour pouvoir décemment visiter le Musée du Prado, et je n'avais pas envie de le traverser en courant. Je suis donc retourné à l'aéroport un peu en avance.

    Quelques heures plus tard : retour à Lyon !

THE END

mardi 28 août 2012

17/08/2012

    Le vent dépasse 18 m/s : les télescopes ferment. "Idle night" pour tous, obligés de rester en control room au cas où le vent retombe et que les opérations reprennent.
    Pas idle night pour moi : il me reste 6 heures pour finir mon rapport. Autant dire que je ne m'en tirerai pas.

12/08/2012

    Monter à pied à l'observatoire au coucher du soleil. Le paysage se pare de couleurs tellement belles que véritablement sensuelles. Reflet des dernières lueurs du jour sur l'aluminium des coupoles des UTs. J'aime ces UTs. Je vais peut-être pouvoir visiter leurs tripes avant de partir.
    Prendre son goûter dehors, éclairé par le centre de la galaxie, après avoir bouclé les parties d'intro de l'article.
    Être encore décemment opérationnel à 4 h 30 du matin.

    Elle est pas belle la vie ?

11/08/2012

    Débuter à la guitare basse en jouant du Cliff Burton et du Steve Harris sur une fretless. Se faire pourrir son premier jet de rapport. Se nourrir d'un énorme gâteau d'anniversaire à la meringue en salle de contrôle. Descendre de l'observatoire à pied à 6 h du matin, éclairé d'abord par un reste de Lune, puis par les premiers rosissements de l'aube.

Atacama et Altiplano - rapport zoologique

    Comme précédemment avec la Patagonie, voici un résumé des animaux caractéristiques que j'ai rencontrés.

    Par ordre d'apparition, nous avons donc eu :
Flamant de James - Phoenicoparrus jamesi
Flamant du Chili - Phoenicopterus chilensis
Avocette des Andes - Recurvirostra andina
Pluvier de la puna - Charadrius alticola
Viscache des montagnes - Lagidium viscacia
Vigogne - Vicugna vicugna
Foulque cornue - Fulica cornuta
Sarcelle de la puna - Anas puna
Lama - Lama glama
Troglodyte familier - Troglodytes aedon chilensis
Renard de Magellan - Lycalopex culpaeus
Mouette des Andes - Chroicocephalus serranus
Phrygile à tête noire - Phrygilus atriceps
Phrygile gris-de-plomb - Phrygilus unicolor
Foulque géante - Fulica gigantea
Ouette des Andes - Chloephaga melanoptera
    Plus, absents sur les photos :
Guanaco - Lama guanicoe 
(le bus allait trop vite)

Bruant chingolo - Zonotrichia capensis 
(omniprésents à San Pedro, mais confondus avec de vulgaires moineaux)

Urubu à tête rouge - Cathartes aura
(les pigeons-vautours d'Antofagasta, plus de batterie...)

AAAA - jour 5 et dernier

    Dernier jour de mon séjour à San Pedro ! 
    J'ai encore eu un peu le temps de me promener dans le village au petit matin, mais j'ai malheureusement dû plier bagage tôt pour prendre mon bus vers Antofagasta à dix heures et demie. En effet je dois être prêt à prendre le bus pour Paranal le lendemain à 11h, et vu la longueur du trajet depuis San Pedro, aucun bus ne part assez tôt pour pouvoir me déposer à temps à Antofagasta.
    Au moment de quitter la zone plus verte qui entoure l'oasis de San Pedro, trois guanacos étaient là pour nous dire au revoir. Guanaco à l'arrivée, guanacos au départ, la boucle était bouclée.
    Entre San Pedro et Calama, nous avons croisé un bus "ALMA Observatory", qui, vous l'aviez deviné, conduisait astronomes et personnel au poste de contrôle du radiotélescope ALMA, qui je rappelle est situé à quelques kilomètres de San Pedro.
    Plus loin, entre Calama et Antofagasta, autre rencontre astronomique (je crois) : nous croisons un convoi exceptionnel, protégé par la police, et constitué de deux énormes camions portant chacun un gigantesque champignon enveloppé dans une bâche blanche. Il pouvait tout autant s'agir d'étranges machines destinées à une mine, mais vu la forme et le diamètre de ces champignons et la direction du convoi, cette cargaison pouvait très bien être constituée d'antennes destinées à ALMA !

    Une fois arrivé à Antofagasta, j'ai dû traverser la moitié de la ville à pied pour rejoindre l'hôtel que m'avait recommandé mon maître de stage. Après quasiment une heure de marche, j'ai appris à la réception que l'hôtel était complet. Je me suis donc remis en quête d'un autre hôtel dans la même catégorie de prix. Celui que j'ai dégoté avait des chambres libres, mais... La notion de chambre était ici réduite à  sa plus simple expression : quatre murs crasseux, un toit en papier à cigarette qui donne sur les pigeons et le bruit de la rue, toilettes sur le palier, pas de douche du tout, et un lit tellement mauvais que je me suis fait mal en m'y asseyant. Nuit délicieuse en perspective.
    Avant que la nuit ne commence à tomber, j'ai pris le temps d'aller visiter Antofagasta. Qui n'en vaut absolument pas la peine. La deuxième ville du Chili est moche, commerciale et sale. Les seuls coins dignes d'un coup d'œil : la place du marché (et le marché), la place Colomb, l'ancienne gare de chemin de fer à vapeur, et le bord de mer, pour ses énormes pélicans. Dans le ciel d'Antofagasta, outre les pigeons et les pélicans, une autre espèce : l'urubu à tête rouge. Ces gros rapaces aux airs de vautour vous tournent autour à basse altitude et colonisent les toits de la mairie... Un peu intimidants au début, leur comportement de gros pigeons les rend plutôt amusant à la longue.

    Après être rentré à l'hôtel (si tant est qu'on puisse le qualifier ainsi) et y avoir passé une nuit dégueulasse, je suis allé attendre en plein soleil le bus pour Paranal. Le bus (qui récupère d'abord à l'aéroport les astronomes arrivant de Santiago) étant en retard de presque une heure, je me suis donc desséché au soleil sous la menace planante des urubus qui attendaient que je finisse de me déshydrater !
    Enfin, alors que je commençais à m'inquiéter (m'étais-je trompé d'heure ou de lieu de rendez-vous ?), le bus est arrivé, et en route pour Paranal !

jeudi 23 août 2012

AAAA - jour 4

    Debout ! Ce matin-là, lever à 4h pour être à El Tatio à l'aube. El Tatio ("le vieillard qui fume"), c'est le champ de geysers situé à un peu plus de 100 km au nord de San Pedro, troisième plus grand champ de geysers au monde (après l'Islande et Yellowstone) et attraction incontournable. À l'aube, car plus l'air est froid et plus les panaches de vapeur s'élevant depuis les geysers sont impressionnants.
    Après quelques heures de route de nuit, pendant lesquelles j'hésite entre dormir et admirer la constellation d'Orion, nous arrivons à l'aube à El Tatio. Le trajet nous fait découvrir les joies de la "vichufita" et encore plus les joie de son absence. Dans le désert, les pluies rares mais torrentielles détruisent les routes une fois par an, si bien qu'il n'est pas rentable de faire de gros travail d'asphaltage. Les routes de terre sont donc couvertes de vichufita, un mélange d'eau salée et d'argile qui peut être posé en moins de deux jours, et qui stabilise la surface en empêchant la formation de tôle ondulée. Autant dire que sur les segments sans vichufita, la tôle est très ondulée. Dédicace Andreotti.
    Nous sommes à 4300 m d'altitude dans l'altiplano et avant le lever du soleil : il fait -10°C. Mes vêtements de ski ont été mis à contribution ! En parcourant les derniers kilomètres entre le poste de garde et le champ de geysers, nous croisons un renard de Magellan qui traverse la route devant nous. Au-delà s'étend un champ de pierre de quelques kilomètres carrés duquel s'élève de gigantesques colonnes de fumée.
    Le champ de geysers se compose de centaine de sources chaudes, mares bouillantes, geysers et autres cheminées, qui crachent des colonnes de vapeur d'autant plus gigantesques que l'écart entre la température de l'eau (85°C) et celle de l'air est grand. En fait, les geysers eux-mêmes (i.e. les jets d'eau) sont petits : le plus grand gicle à 45 cm de haut. La vapeur, elle, peut monter à plus de dix mètres.

    Roche nue, cratères, fumées et odeur de soufre : ce paysage post-apocalyptique n'est pas exactement accueillant, même si les premières lumières du soleil rajoutent une touche de chaleur à toutes ces couleurs froides. Les geysers les plus dangereux sont entourés d'une frontière de pierres à ne pas dépasser - à moins qu'on n'ait envie d'une douche à 85°C sous haute pression.


    Le lever du soleil d'approche alors que nous déjeunons, ce sont les derniers instants pour profiter des majestueux panaches projetés par cette eau volcanique. Après, le paysage évoluera à toute vitesse, pour ne laisser au bout de quelques heures que d'insignifiantes fumerolles.
    Pendant le déjeuner, diverses boules de plumes viennent picorer nos tartines : mouette des Andes, cometocino (phrygile à tête noire) et plomillo ("petit-plomb", phrygile gris-de-plomb). 

    Après le petit-déjeuner, nous nous remettons en route pour atteindre un champ hydrothermal secondaire : les geysers y sont bien moins nombreux, mais parmi eux se trouvent les trois plus grands d'El Tatio. À côté de ces geysers, une piscine. L'eau vient directement des sources chaudes, si bien qu'il est possible, à plus de 4000 m d'altitude et en plein hiver, de se baigner dans de l'eau à 40°C dans une piscine en plein air construite en pierre volcanique. Malheureusement, la combinaison fatale de la flemme et de la frilosité (l'air étant toujours à 0°C), ainsi que de mon goût naturel pour les piscines, m'ont retenu, si bien que j'ai manqué cette opportunité unique. Le bon côté, c'est que je me suis rendu compte a posteriori que mon maillot était mort, donc que je n'aurais rien eu à me mettre pour me baigner !
Lui, c'est le geyser le plus actif d'El Tatio. À son compte, 4 morts et 80 blessés au cours des dernières années.    
Les trois "géants"
La piscine
    Pendant que d'autres participants de l'excursion batifolent dans l'eau thermale (rien de plus sexy que les fesses à l'air d'un sexagénaire allemand), j'assiste à la disparition progressive des vapeurs des geysers, au fur et à mesure que le soleil nous réchauffe. Quand nous repartons, un peu avant 10h, il ne reste presque plus rien de l'imposant spectacle qui nous avait accueilli au petit matin.
    Sur la route du retour, au milieu de rien et secoués par la tôle ondulée, nous croisons des fournées entières de vigognes (y compris des jeunes), qui sont protégées et donc peu craintives. Elles ne peuvent bien sûr pas être approchées autant que des lamas, mais avec un peu de zoom, ces vigognes-là offrent des photos fort sympathiques (je trouve).
    Un peu plus loin, nous nous arrêtons au bord d'un petit lac de retenue où vivent un certain nombre d'oiseaux aquatiques andins : le pato puna déjà vu, des foulques géantes et des ouettes des Andes.

    Nous atteignons enfin le village de Machuca. Machuca est un hameau andin de 50 habitants, voire même 10 en fonction de la saison. Le village est essentiellement construit en adobe (qui l'eût cru !) avec des toits végétaux. Les gens vivent de l'élevage des lamas et autres activités agricoles à petite échelle, ainsi que, à l'occasion, des revenus du tourisme. Vu qu'il n'y a pas de brochettes de lama disponibles quand nous arrivons, je ne suis pas un revenu touristique pour les villageois. Dommage, j'aurais aimé goûter. Les troupeaux de lamas paissant à proximité sont l'occasion de rencontres cocasses avec ces camélidés d'une curiosité redoutable (et qui sont polis, donc ne nous crachent pas dessus).
Un lama, c'est curieux !
    La route reprend, au milieu des hauts-plateaux, sur la tôle ondulée, et dans l'ombre imposante des volcans.
C'est de la pierre volcanique.
C'est de la lave. Volcanique.
En même temps, qu'est-ce qui n'est pas volcanique ici !
    Dernier arrêt dans un vallon à cactus, où des tuyaux d'orgue verts à épines nous accueillent. Vous ne connaissiez pas le dicton "accueillant comme un cactus géant" ?
- Oh, la route !
- Ben oui, la route.
    Une fois de retour à San Pedro, j'ai enfin pu prendre, comme je le souhaitais depuis mon arrivée, prendre en photo l'église et son intérieur à la lumière du soleil de midi (ou 14h, peu importe).
    Le temps d'avaler un repas et de se changer, je suis retourné louer un vélo pour me rendre à la Valle de la Luna dont les paysages sont paraît-il "d'un autre monde". À propos de repas, mes empanadas ne sont peut-être pas dignes d'être mentionnées, mais ma glace, oui ! Je me suis offert une glace artisanale pamplemousse - avellana - rica-rica, en pensant être très original et exotique. La glace était excellente, l'avellana ayant un délicieux goût de noisette. Le dictionnaire confirme : avellana (es) = noisette (fr). Exotisme : échec. En revanche, la rica-rica (Alcantholippia deserticola, littéralement "savoureuse-savoureuse") est une plante médicinale qui ne pousse qu'en Atacama, et qui, croyez moi, porte très bien son nom !
    Pour en revenir au vélo : à ma grande déception, la boutique de la veille est fermée, je dois donc aller louer mon vélo ailleurs. Je me retrouve à payer plus cher pour un vélo de piètre qualité. Grmbl.
    Comme je suis un abruti, je n'ai pas pensé à emporter à San Pedro le chargeur de mon appareil photo. Ma batterie de rechange agonise... Je n'ai donc plus que le temps d'immortaliser les dunes de la Valle de la Muerte (la vraie, cette fois) que les jeunes du coin et les touristes dévalent en sandboard. Quant à moi, je continue ma route vers la Valle de la Luna pour pouvoir la visiter avant que les hordes de touristes de débarquent pour passer un moment romantique sur les dunes au coucher du soleil. 
Ma dernière photo : les dunes de la Valle de la Muerte
    La traversée de la Valle de la Luna s'avère un peu moins grandiose que prévu. Certes, la géologie (si vous en avez marre vous le dites) est extrêmement riche, avec grottes de sel, dunes, pénitents de pierre, anciens puits de mine, crêtes déchiquetées par le vent, cirques naturels etc, mais conformément à ce qui se voit souvent dans les parcs nationaux chiliens, la visite se fait sur le principe "suivez la route et n'en sortez pas". Les seuls endroits où l'on peut s'écarter de la chaussée sont la visite d'une petite grotte de sel (vue la hauteur du plafond, garder le casque de vélo est recommandé !) et un sentier menant à un ancien puits de mine. Au moins, cette fois, aucun risque de se perdre !
    Soudain, je me mets maudire la bêtise humaine et les abrutis qui ont laissé une quantité énorme de bouteilles cassées dans un parc naturel. Je m'approche pour vérifier de quoi il retourne : il s'avère alors que ce n'est pas du verre cassé qui brille dans le soleil, mais des centaines de cristaux de halite, sélénite et/ou calcite. Celui que j'ai ramené n'ayant pas un goût salé ni une tête de calcite, je parie pour la sélénite.

    Après mon retour (vent dans le dos, ce qui me fait gagner un temps fou par rapport à l'aller laborieux), j'ai tout juste le temps de prendre une douche et de m'habiller chaudement avant de me rendre à la dernière excursion que je tenais absolument à faire : SPACE (San Pedro de Atacama Celestial Exploration). Cette excursion est conduite par Alain Maury, astronome français qui a dans le temps collaboré avec l'ESO, et qui a décidé de rentabiliser touristiquement la pureté incroyable du "plus beau ciel du monde".
    Alain Maury nous donne des explications sur la mécanique céleste et l'histoire de l'astronomie, en nous montrant le ciel avec un puissant laser. Même si tous ses commentaires ne me sont pas utiles, cette petite leçon d'astronomie me permet un peu de combler le fossé que j'ai laissé en passant directement de "je fais de la physique" à "j'étudie des disques protoplanétaires par interférométrie proche infrarouge" !
    Le clou de la soirée est l'observation du ciel à travers dix télescopes de 20 à 60 cm de diamètre. Pour des télescopes "amateur", ce sont des monstres, certains entièrement construits par Alain Maury lui-même. À travers ces petites merveilles à plusieurs milliers d'euros pièce, il nous donne à voir plusieurs objets célestes remarquables. Malheureusement, ma batterie n'a pas récupéré suffisamment pour me permettre de prendre la moindre image. C'est donc seulement avec mes petits yeux que j'ai pu admirer Saturne (avec tous les anneaux et quelques motifs visibles), le système binaire d'Alpha du Centaure, la région de formation stellaire de la Lagune, la nébuleuse de l'Haltère, Véga, la constellation de la Boîte à Bijoux, la galaxie du Sombrero, l'amas globulaire M80, et autres étoiles de la Voie Lactée.
    S'il y a bien quelque chose qui va me manquer en quittant l'hémisphère sud, c'est le ciel nocturne, et particulièrement le centre de la Voie Lactée, invisible au nord !

suite au prochain épisode...